01. Quel est ton plat préféré ? Je crois que mon plat est et restera toujours le risotto de ma mère. Elle avait une technique particulière et une recette à elle qui faisait que chaque fois, j'avais l’impression de retomber en enfance.
02. Quel était ton métier de rêve ? Le métier de mes rêves, je l’ai en quelque sorte accompli puisque je voulais être dans le domaine des affaires. En devenant Patron de mon hôtel et en gérant également quelques affaires avec mon père, j’ai pu ainsi faire le métier de mes rêves… Même si récemment, tout s’est écroulé.
03. Quelle est ta saison préférée ? L’été. Entre la chaleur, les festivals et les jolies filles en maillot de bain, je ne sais plus où donner de la tête et j’adore ça.
04. Quel est ton passe-temps favori ? Me poser chez moi le soir ou parfois sur la plage, prendre ma guitare et me laisser aller à quelques notes au calme.
05. Quelle est la meilleure action que tu as faite ? J’ignore si fuir mon pays, ma patrie et ma famille a été un bon choix, mais j’ai respecté la volonté de mon père et j’ai sauvé ma petite sœur – et moi-même en même temps – en venant aux USA et en quittant l’Italie pour prendre un nouveau départ.
06. Quelle est l'erreur que tu regrettes le plus ?Pour ces mêmes raisons, j’ai quitté tout ce que je connaissais et tout ce qui faisait mon chez-moi pour suivre l’ultime ordre paternel. Peut-être que je ne regretterais pas ce choix indéfiniment, mais pour l’instant, cela me pèse.

Je crois que pendant longtemps, je n’ai pas aspiré à grand-chose si ce n’est reprendre le flambeau de mon père et avoir mon propre business et mes propres clients et affaires. Je n’avais pas l’envie d’une relation longue et stable puisque ma liberté de mouvement et de pensée étaient les seuls moteurs de mon existence. Cependant, je crois également que les gens changent, parfois par choix, parfois malgré eux. Et je dois bien admettre que j’ai changé, ces dernières années, ces derniers mois. Les évènements qui se sont produits dans ma vie m’ont fait remettre en question plusieurs choses.
À quoi j’aspire désormais ? Je crois que je ne le sais pas vraiment. Peut-être à une vie plus calme ou moins déviante. Peut-être à une vie que ma mère semblait espérer pour ma sœur et pour moi sans le tumulte des affaires familiales. Peut-être à une vie de famille comme j’ai aimé ma famille, même si aujourd’hui, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même. J’ai aimé ce cocon, cette couverture qui avait le don de me rappeler ce qui est fondamental. Peut-être que oui, j’aimerais avoir cette chance de pouvoir tout recommencer pour tout rebâtir.

Je suis né dans une petite ville au nord de l’Italie qui se nomme Vernazza. Je suis le premier-né de la famille Marinelli mais un enfant ô combien attendu par le padre ainsi que par ses pairs. Mon père était un natif italien, protecteur des alentours de la ville et de ses habitants, mais aussi et surtout mafieux à l’image de son père avant lui. Homme de renom et surtout homme respecté, il n’avait pourtant rien de violent, si ce n’est les paroles parfois un peu rustres avec ses employés et potentiellement quelques méthodes parfois douteuses. Ma mère était une anglaise d’origine, mais qui était née sur le sol italien, faisant d’elle une Italienne puisque ses parents avaient émigré de l’Angleterre pour s’établir dans la province de La Spezia, non loin de Vernazza. Mes grands-pères étaient amis et devinrent alliés lorsqu’ils choisirent d’unir leurs enfants pour le bien de leurs affaires. Si le mariage de mes parents était un mariage arrangé, il était également un mariage d’amour puisqu’ils sont tombés rapidement amoureux l’un de l’autre dès leur plus jeune âge pour le grand bonheur de mes grands-parents. De cet amour, je suis donc né en premier en 1987 et quelques années plus tard ma petite sœur, Chiara, a rejoint la famille pour le grand bonheur de ma mère qui voulait une fille et moi une petite sœur.

Mon père, lui, voulait son héritier et il l’avait en ma personne. Sa fille, ma sœur, comptait également à ses yeux, mais son fils, moi donc, était parfois mis en avant. De mon côté, je peux dire que j’ai eu une enfance heureuse et épanouie. Nous étions aimés ma sœur et moi et nous avions nos libertés même si l’on attendait de moi que je reprenne le flambeau. Et je dois dire que l’idée me plaisait assez, mais pas que. J’avais l’ambition d’être mon propre patron en plus d’être un jour le digne successeur de mon père. C’est, je pense, pour cette raison que les parents m’ont laissés faire les études que je voulais avant de revenir dans ma ville natale pour y ouvrir mon hôtel de luxe en bord de la mer de Ligurie (une division de la Méditerranée.

Ma vie a, pour ainsi dire, continué sa route et je me plaisais dans mon environnement. J’avais certes l’image d’un homme peu sérieux avec les femmes, mais cela me convenait assez. Pas de contraintes avec les femmes était pour moi synonyme de liberté et de charme perpétuel. Mais comme toutes les vies ne sont pas toujours roses, il fallait bien que cela parte en vrille à un moment donné. Et le virage à 180 degrés a eu lieu en 2022, lorsqu’un accident de la route a causé la mort de ma mère - et accessoirement la mort de ma petite amie du moment - par des rivaux de mon père. Enterrer ma mère et ma copine en même temps et cela même si j’étais clairement plus attaché à la première qu’à la seconde m’a tout de même profondément touché. J’ai pris conscience que d’une part la vie ne tient qu’à un fil et d’autre part que peu importe à qui je peux m’attacher plus ou moins, ou même si mon père y est attaché, cela mettra la personne en danger. Et donc depuis deux ans, je suis encore plus protecteur avec ma petite sœur et encore moins du genre à m’attacher aux femmes qui partagent ma chambre dans le but de les protéger également.

Courant 2024, j'ai peu à peu commencé à changer de comportement. Pas au niveau du travail où j’étais à la rigueur plus assidue. Pas au niveau familial ou j’étais plus protecteur encore. Mais plutôt au niveau personnel où j’ai commencé à moins fréquenter de femmes, car je recevais beaucoup de menaces des rivaux dès que j’avais une petite amie. Durant l’été 2024, je suis allé à un festival dans la ville et je me suis ambiancé et j’ai fait une rencontre que je n’aurais pas imaginée. Giulia. C’était son prénom. Son visage était lumineux et son regard pétillant. Elle respirait tel un soleil et se déhanchait au rythme de la musique. Je me suis aussitôt senti attiré par elle… Un vrai coup de foudre. Mais elle était différente, pas insensible à mon charme, mais pas aussi facile à charmer pour autant. La conversation avec elle a été tout autant intéressante que complexe et je me suis vu presque désarmé face à son départ d’Italie. Je l’ai pourtant laissé partir en me consolant dans les bras d’une femme et puis d’une autre jusqu’à la fin de l’été. Pour autant, je ne l’ai jamais oublié elle.

L’été s’est terminé et avec lui tous mes désirs de voyage et mes remises en questions de ma vie. Mais c’était sans compter sur ceux qui s’en étaient pris à ma mère deux ans plus tôt. Ils ont attaqué mon père devant mes yeux en me promettant que j’étais le prochain sur la liste. Pleurant et hurlant mon désespoir dans les bras de mon père mourant, j’ai accepté toutes ces dernières volontés. À savoir de quitter le pays avec Chiara et refaire ma vie loin de la mafia qui aurait notre peau. Si nous avions des économies familiales et moi les miennes personnelles, les affaires de mon père n’étaient visiblement plus ce qu’elles étaient et mon père n’avait alors plus autant de pouvoir qu’avant.

J’ai donc contraint ma petite sœur à faire ses valises et j’ai embarqué toute notre vie et nos économies avec nous pour traverser l’Atlantique avec elle. Bien entendu, elle n’était clairement pas ravie. Elle avait encore le deuil de nos parents à faire - comme moi d’ailleurs - mais personnellement, j'étais uniquement focalisé sur sa protection à elle et rien d’autre. Durant tout le mois de septembre, nous avons sillonné le pays des USA jusqu’à finalement arriver jusqu’en Caroline du Sud. Et c’est là, au hasard d’un café, que je l’ai vu assise en terrasse, Guilia. Ne pouvant exclure ce signe du destin, j’ai alors acheté une maison en ville sur un coup de tête et j’ai imposé à ma petite sœur de s’installer ici à Holden.

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