''- Kenny ?'' Je redresse rapidement la tête, une petite chatte qui ronronne contre mon torse. Lorsqu'il y a un petit temps mort, je suis le genre à venir prendre les animaux qui attendent afin de leur donner un peu d'attention, de l'amour. Ils sont tellement anxieux dans les cages comme celles-là ! C'est le vétérinaire qui est venu me chercher et cela signe ainsi la fin de ce petit moment parce que le travail me rattrape. Je pose la chatte en douceur, grattant le derrière de l'une de ses oreilles avec affection avant de me redresser, refermant la porte métallique et je vais me laver les mains avant de me mettre en route. ''- Est-ce que tu peux aller voir le prochain patient, s'il te plaît ?'' J'en souris. ''- Bien sûr, avec plaisir !'' J'en sautille presque sur place et je me mets à marcher vers la porte sur le côté afin d'ouvrir la porte et j'appelle mon prochain patient. C'est une femme brune qui répond à l'appel et je lui offre un doux sourire, compatissant. Je suis du genre à compatir pour tous les gens qui viennent porter leurs animaux ici. Certains les prennent comme leurs enfants, donc c'est vraiment difficile de les laisser entre les mains d'étranger. Stella et Luna sont tes bébés, je sais que je serais inquiet en les laissant ici même si je fais entièrement confiance à l'équipe de soins. Ce sont mes collègues. Mais le coeur est toujours inquiet pour les bêtes qu'on aime. Comme ceux qui ont des proches qui sont malades à l'hôpital. Le personnel a beau être le plus compétent au monde, on y tient ! ''- Suivez-moi, je vais vous amener à la salle de consultation.'' Je l'amène dans un couloir qui mène à plusieurs portes fermées avant de venir ouvrir la numéro 3. Je les fais entrer et je me dirige, après avoir fermé la porte, vers l'une des armoires afin d'en sortir une gâterie. ''- Aucune allergie pour lui ?'' que j'en demande afin d'éviter une bêtise. ''- Si jamais il y a quoi que ce soit, moi c'est Kenny, vous pourrez m'appeler en ouvrant la porte, juste là.'' Je pointe l'autre porte. Il y en a deux. Une qui sépare de la salle d'attente, l'autre de derrière où toute l'équipe est.

Je suis toujours débordant d'énergie. Lorsque je suis à plat, c'est là qu'il faut se poser des questions. Le sourire trop aisé qui va se fâner si quelque chose me dérange. Garçon incapable de faire façade lorsque ça ne va pas. Je suis un piètre menteur et je ne me plais jamais dans ce rôle de toute façon. Des vérités blessent, d'autres font peur, mais elles sont souvent nécessaires afin d'avancer dans une vie qui n'est pas trop factive. J'me retrouve ainsi à accompagner une femme que je ne connais pas jusqu'à la salle d'examen où son magnifique chien pourra recevoir les soins nécessaires. Même si ce n'est qu'un examen de routine ! Je me renseigne sur les allergies du petit puisque je ne veux pas risquer une bourde monumentale qui coûterait bien plus cher à la femme et mettrait la vie du chien en danger. Lorsqu'elle me confirme qu'il n'y a aucun danger, je tends gentiment le biscuit à la hauteur du visage du chien afin que je ne sois pas considéré comme "dominant" puisque plusieurs chiens n'aiment pas ça. Lorsque nous sommes encore que tous les deux et que je regarde le dossier pour les vaccins à donner, si je dois faire une prise de sang au chien, la voix de la brune me revient : « Qu… Quoi ? Vous avez dit quel prénom ? Pardon ? » Je hausse un peu les sourcils face à cette voix qui me semble... Intriguée? Je secoue légèrement la tête avant de sourire de nouveau. Peut-être m'avait-elle mal entendu parce qu'elle avait simplement la tête ailleurs ? "- Kenny " que je me suis alors mis à redire afin qu'elle m'entende, m'assurant d'avoir un contact visuel pour qu'elle ne manque pas l'information. "- Donc il semble que nous venons pour un examen de routine et vérifier que tout va bien. Des vaccins. Rien de bien compliqué aujourd'hui. Vous êtes évidemment au courant qu'il sera différent jusqu'au lendemain. Un peu amorphe. Peut-être de la bave plus excessive, possibles vomissements, mais ce sont des choses normales." Je me retourne parce que les seringues sont déjà prêtes et je les pose sur le comptoir d'examen. Je contourne celui-ci afin de venir sortir la balance de sous le comptoir et je l'allume. Je tente ainsi de faire gentiment venir le chien sur celle-ci pour prendre son poids. C'est une procédue tout à fait normale. Dès que j'ai obtenu le chiffre, j'éteints la balance, remet celle-ci sous le comptoir et je me redresse pour sortir un stylo et mettre l'information à jour dans le dossier. Je m'approche pour m'accroupir gentiment devant lui afin de faire un examen du corps. Nous, techniciens, vérifions toujours avant le passage du vétérinaire afin de lui signaler s'il doit se concentrer sur un bout en particuliers, si l'on remarque une quelconque blessure. Je me mets donc à commencer par gentiment regarder ses dents et ses gencives afin d'voir s'il n'a pas trop de tartre. Si sa langue a la bonne couleur tout comme ses gencives afin de déterminer s'il est déshydrater avant d'aller vers ses oreilles. Toutes mes manipulations sont gentilles et douces. Un peu fermes parce qu'un chien peut aisément me glisser entre les mains et on veut s'assurer qu'aucun accident ne survient en chemin, n'est-ce pas ? Lorsque j'ai fini avec ses oreilles, je lui caresse affectueusement la tête pour lui donner de l'affection et lui montrer que tout va bien. Relâcher un peu de pression, d'anxiété. Je sais très bien que pour les chiens c'est un environnement anxiogène puisqu'il y a toutes les odeurs, toutes les émotions des autres animaux qui jouent, les sons. Certains chiens ou chats peuvent parfois s'entendre de l'autre côté comme ceux en cage qui attendent leur opération ou qui attendent le retour de leur maître pour repartir à la maison. J'offre un sourire poli à la femme prénommée Aliénor, sans me douter - toujours - de qui elle est.